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Sellpy, le site de seconde main qui monte en popularité

80 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023 : le chiffre claque, net, sans détour. Sellpy, plateforme suédoise dédiée à la seconde main, ne se contente pas de suivre la tendance. Elle l’accélère. Sur un marché européen longtemps verrouillé par les géants du reconditionné généraliste, de nouveaux visages s’imposent. Ils ne se contentent pas de répondre à une demande : ils imposent un autre tempo, une vision plus engagée et plus transparente.

En France, près d’un jeune adulte sur quatre a déjà sauté le pas et acheté d’occasion sur le web. Ce n’est pas une lubie passagère. Derrière ces chiffres, une réalité s’impose : la prise de conscience environnementale n’est plus optionnelle, elle s’ancre dans les habitudes. Le textile, autrefois symbole de l’éphémère, devient terrain d’expérimentation pour une consommation plus raisonnable.

La mode responsable face à l’urgence environnementale : comprendre les enjeux

Il fut un temps où « mode durable » ou « économie circulaire » évoquaient surtout des conférences militantes ou des rapports confidentiels. Aujourd’hui, ces principes investissent le quotidien. Sellpy, à la croisée de l’engagement et du concret, affirme sa volonté : réduire la pression de la mode sur l’environnement. Ici, on ne jette plus le vêtement après quelques ports : on l’échange, on le recycle, on lui offre une nouvelle trajectoire.

Le textile pèse lourd dans la balance écologique : 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, rien de moins. Impossible d’ignorer cette réalité. Les associations sont sur le pont, et Sellpy s’inscrit dans cette dynamique : chaque pièce d’occasion vendue coupe court à la surproduction. Et pour les invendus ? Après huit semaines, ils rejoignent les associations, loin des décharges, pour une seconde chance utile. Ce n’est plus juste une transaction : c’est un acte à part entière.

Voici deux leviers concrets qui structurent l’engagement de la plateforme Sellpy :

  • Reversement d’une part des ventes : entre 40 et 70 % reviennent directement aux vendeurs. Libre à eux de soutenir, avec le reste, des associations telles que Greenpeace, des projets de l’ONU ou encore des initiatives d’aide aux réfugiés. La plateforme multiplie les possibilités pour donner du sens à la vente.
  • Gestion responsable des flux : l’économie circulaire ne se limite pas au concept. Elle exige une organisation rigoureuse, destinée à limiter le gaspillage, encourager la seconde vie des produits, et renforcer le soutien aux acteurs associatifs.

Avec la pandémie, la consommation a changé de visage. La seconde main s’est imposée comme une alternative solide. Les jeunes générations, en particulier, se tournent résolument vers des choix plus durables, recherchent la cohérence, la transparence, la solidarité. La mode responsable n’est plus une posture : elle s’impose comme une demande claire et affirmée.

Sellpy, un acteur qui bouscule le marché de la seconde main

Impossible de confondre Sellpy avec ses rivaux traditionnels. Depuis 2014 et sous l’impulsion de Michael Arnör, la plateforme, appuyée par le fonds CO:LAB de H&M, avance avec une méthode qui tranche : fini la négociation directe entre particuliers. Sellpy centralise chaque étape, du ramassage des vêtements à la livraison, en passant par le tri, la prise de vue et la gestion des fonds. Résultat : le vendeur s’affranchit de toutes les contraintes, l’acheteur bénéficie d’une expérience structurée et rassurante.

Les chiffres parlent : 10,8 millions d’objets écoulés en 2023, plus de 100 millions d’euros générés, huit pays couverts, dont la France. L’offre balaie large, des griffes de luxe comme Gucci aux marques accessibles comme Zara ou Nike. Un contrôle qualité unique, trente jours pour retourner un article, un service client réactif : la formule séduit. Trustpilot affiche quatre étoiles, l’intelligence artificielle affine les recommandations et propulse la visibilité des articles. Ici, la tech sert la transparence et l’efficacité, sans noyer l’humain.

Le soutien d’H&M n’efface pas la singularité de Sellpy. Sa signature ? Simplicité, diversité, écologie. Les réseaux sociaux participent à renforcer la proximité, mais la croissance rapide soulève des défis : logistique, adaptation aux marchés, délais à tenir. L’ambition reste intacte : innover, répondre aux attentes, élargir la présence européenne et prouver que la mode circulaire n’est pas un fantasme nordique, mais une voie concrète et universelle.

Jeune homme regardant des sneakers vintage dans un bureau

Changer ses habitudes de consommation : pourquoi et comment s’engager dans une démarche durable ?

Désormais, la mode durable ne se réduit plus à une étiquette sur les réseaux sociaux. Elle prend forme dans le quotidien, au moment de choisir la seconde main, de privilégier des vêtements déjà portés. Sellpy facilite ce passage : on dépose ses pièces, on fixe un prix ou on laisse la plateforme gérer, puis on touche entre 40 et 70 % du montant. Ce système fluide transforme le contenu oublié du placard en ressources, tout en limitant la demande de matières premières et la montagne de déchets textiles.

Adopter une démarche durable ne demande pas de chambouler sa vie. Chaque vente, chaque achat, nourrit une économie circulaire. Les produits circulent, changent de mains, poursuivent leur histoire. Sellpy va plus loin : il permet de reverser ses gains à des associations (Greenpeace, ONU, aide aux réfugiés) ou d’orienter les invendus vers des circuits solidaires. Les articles sans acheteur après huit semaines sont confiés à des organisations engagées, loin des poubelles.

Faire le choix de la seconde main, c’est agir pour la planète sans sacrifier son style. C’est renoncer à la course effrénée au neuf, préférer une consommation raisonnée, rejoindre une communauté qui parie sur la réutilisation. La mode se transforme : elle devient affaire de convictions, de transmission, de responsabilité partagée.

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