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Marques préférées des riches : les choix de consommation des personnes fortunées

Un chiffre brut, pas d’enrobage : en 2023, Chanel a engrangé 17 milliards de dollars de ventes, dont près de 40 % rien qu’en Asie. L’âge moyen de ses acheteurs oscille entre 30 et 45 ans, et le profil type ? Plutôt une femme, citadine, qui arpente les grandes capitales. En Chine, la demande s’est emballée, au point que la maison a pu revoir ses tarifs à la hausse, sans jamais voir la file d’attente raccourcir.

Les grandes fortunes aiment pousser la porte des boutiques physiques : elles recherchent l’expérience, le geste rare. Les chiffres récents le confirment : la maroquinerie et les accessoires s’arrachent toujours plus auprès de cette clientèle exigeante.

Qui sont les acheteurs de Chanel ? Portrait démographique et profils types

Franchir le seuil de Chanel, c’est afficher son rang. Derrière les portes feutrées, trois profils principaux se démarquent : les VIC (Very Important Clients), les UHNWI (Ultra High Net Worth Individuals) et les HENRY (High Earners Not Rich Yet). Ce qu’ils partagent : une obsession pour l’élégance, le goût du classique modernisé, et le désir d’investir dans ce qui ne court pas les rues.

Les femmes dominent les ventes, surtout celles qui ont entre 30 et 45 ans. Urbaines, mobiles, hyperconnectées, elles privilégient l’achat en magasin. À Paris, Londres, Shanghai, New York, le rituel reste inchangé : l’attente, la sélection, la pièce signature. Sac matelassé, veste tweed, camélia : autant de codes qui servent de passeport social. Du côté de la Chine, une génération de consommateurs fortunés s’impose et fait de Chanel sa référence, au point de bouleverser la hiérarchie mondiale du luxe.

Pour mieux comprendre la répartition des profils, voici les grandes familles qui structurent cette clientèle :

  • VIC : 2 % des clients, mais 40 % des ventes de produits de luxe à eux seuls.
  • UHNWI : ils détiennent la part du lion des actifs financiers mondiaux, collectionnent les éditions ultra-limitées.
  • HENRY : jeunes, connectés, avides de progression sociale : c’est la cible privilégiée pour préparer l’avenir.

Le luxe adopte des codes plus féminins, mais les hommes HENRY s’invitent peu à peu, séduits par l’exclusivité. La génération Y impose son style, la génération Z observe, s’initie, attend son heure. Les baby-boomers, eux, continuent d’incarner le chic intemporel. Chanel se retrouve ainsi à la croisée des générations et des continents, révélant, année après année, ce qui fait vibrer les amateurs de marques privilégiées.

Quelles habitudes de consommation distinguent les clients du luxe ?

Trois mots reviennent sans cesse : rareté, qualité, service. Acheter du luxe, ce n’est pas cocher une case : c’est s’offrir une expérience à part. Un sac Louis Vuitton ou une bague Cartier : chaque objet doit raconter une histoire, afficher son exclusivité. Chez Gucci Salon, seuls les VIC franchissent le seuil ; chez Tiffany & Co, certaines créations ne sont montrées qu’à une poignée de privilégiés. Désormais, la personnalisation prend le dessus : monogrammes, commandes spéciales, sur-mesure, tout est mis en œuvre pour fidéliser les clients les plus exigeants.

Les plateformes en ligne comme Mytheresa et Farfetch bouleversent les habitudes : un clic, et la pièce rare arrive chez soi dans un écrin étudié. L’achat devient instantané, mais l’exigence de service client reste intransigeante. Certaines maisons recrutent même d’anciens professionnels de l’hôtellerie pour garantir un accueil et un suivi d’exception.

Chez les HENRY, la donne change. Plus jeunes, plus mobiles, ils dictent les tendances via les réseaux sociaux et les influenceurs. Les maisons de luxe se renouvellent : collaborations avec le streetwear, comme Louis Vuitton x Supreme, campagnes virales, éditions limitées. L’objectif : surprendre et entretenir le désir.

Autre évolution majeure : la durabilité prend du terrain. Les jeunes générations scrutent la provenance, la transparence, l’éthique. L’artisanat reste au cœur de la promesse, mais la responsabilité sociale et environnementale s’impose comme un critère de choix.

Homme d age assis dans une place urbaine chic

Tendances mondiales : la Chine et l’international redessinent le marché du luxe

Le marché du luxe mondial s’affiche à 363 milliards d’euros en 2024. Paris, New York, Tokyo, Shanghai : partout, les enseignes resplendissent, mais le visage de la clientèle évolue. La Chine entraîne la croissance, propulsant Chanel et d’autres maisons au sommet. Louis Vuitton, Hermès, Dior : ces grands noms gardent leur aura, mais la hiérarchie se bouscule sous la pression d’une demande sans précédent.

Derrière les vitrines, la bataille est féroce. LVMH (Louis Vuitton, Dior), Kering (Gucci) avancent à coups de rachats, de collaborations inédites, de stratégies omnicanales. L’expansion passe par l’international : collections capsules à Shanghai, boutiques phares à Séoul, expériences immersives à Londres. Les cabinets comme Bain & Company ou McKinsey scrutent le marché, anticipent les envies, ajustent les plans d’attaque.

Voici comment se répartit la domination des grands groupes et maisons sur la scène mondiale :

  • Louis Vuitton conserve son titre de marque de luxe la plus valorisée à l’échelle planétaire.
  • Hermès, Chanel et Dior constituent le trio phare du luxe français.
  • Gucci s’impose comme le leader du luxe italien.

Le secteur affronte aussi des vents contraires : taxes douanières, ralentissement économique en Chine, nouveaux concurrents issus du numérique et du streetwear. Rien n’est jamais figé. La croissance se gagne, entre tradition et innovation, dans un univers où la géopolitique et la technologie dictent leur propre cadence.

L’univers du luxe ressemble aujourd’hui à une salle de bal en mouvement perpétuel : les partenaires changent, la musique accélère, mais seuls ceux qui savent anticiper le prochain tempo restent sous les projecteurs.